J’espère que vous êtes prêts à affronter l’hiver et …autres vicissitudes
D’abord je vous montre le calendrier de mes concerts. Après les quatre de Août-septembre, trois dates sont bien arrêtées:
Le 27 Novembre à La Chapelle-Launay (concert privé)
Le 11 Décembre à 18h30
Au 4 La Canquetière aux Brouzils (Vendée)
Aid’itions “Chat virgule” (voir flyer en PJ)
Le 18 Décembre à La Roche sur Yon (concert privé)
Voilà, pour l’instant . Les concerts annulés de 2020 ont l’air d’attendre.
Mon actualité par ailleurs , ce fut une interview de Jean Marie Poirier, lequel s’est fixé l’objectif de rencontrer une personne par jour pendant un an et faire de ces discussions un livre. Pour l’instant, c’est sur son blog.
Je suis allé aussi à “TV Sèvre et Maine” avec Joël Bonnemaison. Un peu de trac et quelques maladresses et puis l’impression de ne pas avoir approfondi le sujet de l’écriture et des concerts, mais le résultat me paraît correct.
J’écris beaucoup ces derniers temps, ce qui fait que ça repousse toujours la conception de mon prochain recueil, mais c’est plutôt bon signe, non? Je vous en mets une toute neuve et hélas, d’actualité “La grêle”
Je viens juste d’apprendre, le décès de Môrice Benin (en début d’année!) Je l’avais vu à l’automne précédent à Nantes grâce à Luc Vidal .J’aimais bien. Les journaux (O F en particulier) ne font pas leur travail, je n’ai rien vu, et bien peu à propos de Julos et de Angélique Ionatos…
Tout pendant (C’est français ça?) qu’on rouspète, c’est qu’on n’est pas mort!
Nous remercions Jacques Chauvin d’avoir rédigé ce compte-rendu détaillé mais surtout pour tout le travail de recherche et de classement accompli en amont, grâce auquel notre mémoire retrouve vie.
“Le 21 octobre 2021, sept caisses contenant 210 livres ont rejoint la Bibliothèque de l’AEAP à l’Ethnopôle Garae à Carcassonne qui, depuis 2019 en assure la conservation et la valorisation. Depuis Poitiers, Marie-Mad et moi avions fait le déplacement, accompagnés après Toulouse par Monique Grelet, désireuse de découvrir la Maison des Mémoires, ce lieu patrimonial de haute valeur culturelle. Ils ont été remis à Christine Bellan, documentaliste chargée de coordination. Elle en effectuera le catalogage, l’indexation et sa mise en ligne à la fin du printemps 2022. Pour l’heure, la charge de travail est lourde car le Garae doit rattraper le retard pris, avec le confinement, dans les animations et journées d’étude.
Parmi ces 210 livres, près d’une dizaine, certains difficiles à trouver, m’ont été remis par des membres de l’AEAP au Congrès de Clisson. Qu’ils en soient sincèrement remerciés. Mais, le plus grand nombre a été acquis, à prix modique en occasion sur internet. Ces 210 livres concernent 162 auteurs. Plusieurs critères ont été pris en compte pour leur sélection, avec l’objectif que chaque auteur ayant été ou étant membre de l’Association soit présent dans la Bibliothèque AEAP au Garae. D’une part, priorité aux auteurs des premières décennies, d’abord ceux n’ayant jusqu’alors aucun livre dans la Bibliothèque. D’autre part, priorité aux livres correspondant à leur période d’adhésion, d’abord ceux mentionnés dans les Catalogues des Œuvres des auteurs AEP/AIEP/AEAP que j’ai pu consulter : 1974, 1976, 1983, 1985, 1989, 2002, 2003, 2006, 2008, 2012. S’y ajoutent le Catalogue Cirad et des bulletins Le lien.
Ainsi, par exemple Babacar que le Catalogue 1980 mentionne dans la liste des adhérents. Il est l’auteur de Contes africains recueillis par Babacar, vers 1978, dont un extrait « L’herbe magique » est reproduit dans Le lien n°13-1979. Un unique exemplaire s’est trouvé à la vente, mis providentiellement sur internet par une association humanitaire. Reste à trouver son autre livre, La poignée de mil, dont fait état Le lien n°11-1977, avec un poème « Mes mains » et une page consacrée à ce « nouvel adhérent [qui] nous arrive du Sénégal ». Comment faire également pour Juliette Simard Saint-Gelais, peintre et poète québécoise née en 1921 ? Le Catalogue 1989 indique plusieurs ouvrages et Le lien n°25-1991 signale en parution : De la rosée au serein crépuscule ? Un seul a pu se trouver, via Abebooks, en Grande-Bretagne, Reflets d’octobre, prose et poésie (Edition FG, Québec, 1993). Commandé le 29 septembre, il est arrivé à Poitiers par la Poste le 9 octobre, ayant échappé aux complications du Brexit. Cette auteure a donc au moins un livre dans la Bibliothèque AEAP au Garae avec l’espérance que cela puisse se poursuivre en lien avec la famille et le Centre d’archives régional de Charlevoix (CARC, Québec), conservateur sous la cote P23 d’un Fonds d’archives Juliette Simard Saint-Gelais.
Christine Bellan a posé comme principe que la Bibliothèque AEAP ne créée pas de doublons avec des livres déjà présents dans les collections du Garae. Ainsi, parmi la première livraison d’octobre 2019, n’a pas été enregistré, a été écarté Causses toujours tu m’intéresses (1985) de Marcel Chinonis. Cela peut se comprendre car sur internet, à partir des mots Garae et Vesper, on accède directement au Catalogue en ligne du centre de documentation de l’Ethnopôle Garae, qui intègre la Bibliothèque AEAP. Et Vesper fait apparaître deux ouvrages de Marcel Chinonis (Causses toujours tu m’intéresses et Les voix de la littérature et de la poétique en Millavois) qui ne font pas partie du Fonds AEAP (ainsi identifiable : F AEAP). Poète et fondateur des Editions associatives Clapas à Millau, Marcel Chinonis est né le 03.07.1946 et décédé le 05.08.2002, d’après la notice de la Bnf (Bibliothèque nationale de France). Le lien n°23-1989 le mentionne dans la liste des adhérents à l’adresse suivante : « Boissans de Larzac 12100 Millau » et Le lien n°22-1988 contient un texte dans la rubrique « Récits et nouvelles ». Afin qu’il soit identifié comme auteur, membre de l’AEAP et qu’au moins un de ses livres puisse intégrer physiquement la Bibliothèque AEAP, il convient d’en trouver un absent des collections du Garae, soit Le troupeau, une nouvelle fraîche venue d’ailleurs (1994) ou Hélioskamor (1997).
C’est donc une synergie féconde qui progressivement s’établit entre le corpus d’ouvrages de la Bibliothèque AEAP et les collections existantes au Garae. Lorsque l’inventaire du Fonds AEAP sera terminé, la tenue de journées d’études, différées jusqu’alors avec la pandémie, permettra, selon l’expression même du document préparatoire rédigé par le Garae en 2019 : « d’ouvrir plus largement l’espace de la comparaison à la littérature paysanne dans son ensemble, et ce, dans une perspective chronologique élargie » S’ensuit une série d’interrogations. Comment rendre compte de : « l’attraction, a priori, improbable qu’opèrent l’un sur l’autre les termes ‘écrivains’ et ‘paysans’ et l’imaginaire que ce magnétisme réciproque déploie ? […] Qu’en est-il des phénomènes d’intertextualité et de la prégnance des modèles, en particulier scolaires ? Quelles motivations président à l’écriture ? […] Pour qui écrit-on, à qui s’adresse-t-on ? Pour quelle réception ? »
Ce document préparatoire fixe aussi pour mission de : « recenser les œuvres qui trouvent en ligne, grâce aux possibilités aujourd’hui offertes par l’édition électronique, de nouvelles opportunités de publication, et de mettre en place une veille, de manière à actualiser la bibliothèque numérique à constituer ». Et cela précise une condition de constitution de la Bibliothèque AEAP, car il ne s’agit pas tant, pour l’heure, de lister les ouvrages récemment parus en version papier et ebook, que de rechercher parmi les ouvrages anciens, non réédités, introuvables, ceux ayant été numérisés (la plupart à partir des exemplaires de la Bnf) et circulant, commercialisés maintenant en version électronique ebook. Je ne citerai ici que les ouvrages ebook absents actuellement physiquement de la Bibliothèque AEAP au Garae : Michel Billard (A la découverte d’Etampes), René Billaz (Faire du Sahel un pays de Cocagne, le défi agro-écologique), Jean Bourdin (La peine), Pierre Dauffy (Nous ! Descendants de charbonniers et de mineurs), Youan de Baredhyo (Contes et légendes de la vallée de Barèges), Jean de Baulhoo (Les arbres de Jacob), Marcel Faure (Aux champs. Rapport de la conférence rurale de la Way), Georges Fillioux (Regards sur ma Creuse d’antan), Raymond Godefroy (Contes écologiques et fantastiques), Arsène Laforêt (Verneuil ou le Moyen Age en plein XXe siècle), Yvon Péan (Hardi, marcassin !), Pierre Petitjean (Les kolkhosiens de Viselune ; Les villageois de Bel-Air), Pierre Soavi (Contes et récits de l’île de Beauté), Victor Roland (Estives ; Lettres d’ici). Enfin, citons Joseph Collet dont le livre actuellement introuvable, A temps perdu (1965), apparaît dans Google play comme ayant été numérisé aux Etats-Unis par l’Université de Californie. Ajoutons François Gébé, Les rimes d’un simple, sonnets et poèmes (1964) présent dans l’ébauche de Catalogue 1973 et dans le Catalogue 1974 (« Gébé François, Planchat St Marien », Creuse). Google play mentionne sa numérisation en 2010 par l’Université du Wisconsin à Madison.
Une difficulté s’est trouvée dans l’inventaire des noms figurant dans les Catalogues. Prenons l’exemple du Catalogue de l’Association des Ecrivains Paysans « La terre, l’homme, la vie », non daté (1976). La liste des adhérents (p. 13-16) contient 84 noms. Celle des auteurs et de leurs livres (p. 2-11) n’en recense que 46. Si l’on tient compte des auteurs n’ayant pas fait parvenir à temps leurs titres d’ouvrages (tels Frédo Bourdier, Jean Bourdin, Joseph Collet, André Eygun…) ou d’autres n’ayant pas encore ou peu publié (Chantal Olivier, Yvon Péan…), demeure un écart sensible d’adhérents dont aucune publication, texte dans Le lien, manuscrit n’est connu (Suzanne Artigau, Georgette Col, Théophile Taets, Henri Vergnaud…). Il y a donc en 1976 moins de 84 auteurs à l’AEP mais bien plus que 46.
Une autre difficulté est liée à l’adhésion à l’Association de maisons d’éditions (Editions Mon village, Le Vent du ch’min…). A l’évidence, les livres de Gaston Couté, La chanson d’un gâs qu’a mal tourné (vol. 1, 3, 5) dans la Bibliothèque AEAP au Garae, n’atteste pas que son auteur fut membre de l’Association. Il est décédé en 1911. En revanche, la confusion peut régner avec les auteurs des Editions Mon village (Suisse) fondée par André Besson. Autant Gabriel Bertet et Louis-Albert Chappuis émargent dans les listings d’adhérents de l’AEAP au moins de 1979 à 1989, autant d’autres sont présents dans divers Catalogues mais absents des listings d’adhérents : Maddy Ferrant-Colmard (Catalogue 2002), Christian Delval (1989, 2002). Il convient donc de considérer les premiers comme Auteurs Cotisants et les seconds comme Auteurs Associés (par leur maison d’édition) et de réduire pour ces derniers leur importance dans la Bibliothèque AEAP à un ou deux ouvrages mentionnés dans les Catalogues.
Dans la Bibliothèque AEAP, les auteurs dont les œuvres manuscrites n’ont pas été publiées ou dont les ouvrages à compte d’auteur demeurent encore introuvables, ne seront pas écartés. La présence au Garae de la collection complète des bulletins permettra, pour partie, de faire mention de leurs écrits dans l’un ou l’autre numéro du Lien. Reste, dans la durée, à constituer un répertoire des auteurs AEAP sous forme de dictionnaire biographique et littéraire.
Cela conduit à un constat. Combien d’auteurs AEAP ont une visibilité sur internet avec une notice Wikipédia ? La rédaction d’une notice est bien souvent le fait d’un éditeur assurant la promotion, ou d’une association culturelle ou d’un organisme agricole. Se trouvent ainsi : Claude Alibert, Eliane Aubert Colombani, Pierre Bedat de Monlaur, Bernard Bertrand, Henri Bessac, André Besson, Maurice Bidaux, Geneviève Callerot, Henri Cannard, Albert-Louis Chappuis, Adrienne Durand-Tullou, Jacques Farisy, Lucien Gachon, François Guillaume, Emile Guillaumin, Didier Hecht, Désiré Janicot, Jean-Charles, Emile Joulain, Roger Laouenan, Louis Malassis, Michel Maurette, Maurice Mességué, Jean Mouchel, Adelin Moulis, Marius Noguès, Yvon Péan, Jean-Louis Quéreillahc, Jean Robinet, Yves Viollier.
Ce serait donc un grand service à rendre aux membres de l’Association des Ecrivains et Artistes Paysans que des collaborations puissent s’établir afin de souscrire aux conditions rédactionnelles des notices Wikipédia et à leur mise en ligne. Ainsi, la Bibliothèque AEAP à l’Ethnopôle Garae connaîtrait une audience et une reconnaissance en tant que patrimoine culturel.”
Jacques Chauvin
Jacques et Marie-Mad Chauvin, accompagnés de Monique Grelet, remettant les exemplaires manquants au GaraeChristine Bellan, la bibliothécaire du Garae qui prend soin des 1300 livres de l’AEAP déposés
Que Patrick De Meerleer se rassure: il n’y a pas plagiat. Aucun lien, ou presque, entre ce nouveau livre de Dominique Martin et son prédécesseur axé sur la gent bovine (L’adieu aux vaches). Laissons à son auteur le soin de nous le présenter:
“Il s’agit d’un documentaire écrit qui fait voyager le lecteur dans le temps et raconte une longue histoire, celle des humains et des bêtes, et en arrière plan celle de la relation entre humanité et animalité, avec un début et une fin comme dans toute histoire… J’ai pris beaucoup de plaisir à me documenter tous azimuts, puis à digérer longuement ce savoir scientifique pour le rendre assimilable, lui donner bon goût par la langue et belle forme à lire. C’est un récit que j’ai construit pour combler mon ignorance sur un sujet totalement occulté lors de mes études agricoles : qu’est ce que l’élevage ; comment cela a -t-il commencé ; quelles relations et hiérarchies se sont instaurées au fil de l’histoire humaine entre humains et animaux et, partant de là, au sein même de ces deux catégories ; comment concrètement les humains se sont séparés des animaux progressivement depuis 200 ans et où en sommes-nous en 2021 avec l’animalité qui nous habite toujours et encore ?”
Vous en conviendrez, le sujet est d’actualité. “L’adieu aux bêtes” est publié sous forme d’ebook sur le site Rakuten Kobo, que Dominique nous présente en ces termes:
“Ce site permet de publier gratuitement ses œuvres sous la forme ebook en format ePub commun à toutes les liseuses. On fixe soi-même le tarif et ils reversent 70 % du prix à l’auteur ce qui est assez exceptionnel dans le monde de l’édition. je suis libre de l’enlever ou de le modifier quand je veux.”
Lors de la journée « Le génie écologique du sol au service d’une société durable » organisée le 21 octobre, à Paris par Techniques de l’ingénieur, en plus des conférences (très intéressantes), on nous a distribué des documents contenant des publications sur le sujet concerné.
Dans une de ces publications – Qualité écologique des sols – signée par Pierre-Alain Maron et Lionel Ranjard, de l’INRA Dijon, on peut lire dans un encadré intitulé Le bio, pas si vivant !
Je cite :
« Différentes études scientifiques menées à l’échelle nationale montrent que la qualité des sols issus de parcelles, menées en agriculture biologique n’est pas toujours meilleure, voire des fois plus mauvaises que celle issue de parcelles conduites en agriculture conventionnelle. Ceci s’explique principalement par le fait que l’agriculture biologique est une grande consommatrice de désherbage mécanique (pour pallier le désherbage chimique) et donc de travail du sol répété. Or le travail du sol, même superficiel, altère fortement les habitats des organismes vivants (macroagrégats, galeries). Il en résulte donc une baisse de leur abondance et de leur diversité. De plus, les capacités physiques mêmes du sol sont aussi altérées, comme la résistance à l’érosion et au tassement, la réserve hydrique et les capacités d’enracinement des plantes ».
Malheureusement, cette note sur l’agriculture biologique n’est accompagnée d’aucune référence bibliographique et lorsqu’on pose la question au conférencier présentant l’écologie du sol, la réponse reste très générale, à savoir :
Le bio est enfermé dans un cahier des charges, sans spécificité particulière pour la qualité des sols (ni nécessairement pour la qualité des produits) ;
Alors que l’agriculture de conservation applique des itinéraires techniques qui favorisent la biodiversité des sols.
L’exemple « phare » est celui de l’utilisation de la bouillie bordelaise dans le vignoble bio, qui, avec le temps, va imprégner le sol d’une quantité très importante de cuivre (en moyenne 1,25 kg de cuivre/an/ha) devenant toxique pour la micro et mésofaune et flore du sol (bactéries, champignons, vers de terre). Mais j’aimerais d’autres exemples.
Je vous communique cette note sans commentaire particulier, sinon pour dire que sous certaines appellations ou concepts – bio, durable, soutenable, écologique, etc. etc. – il n’y a pas que du positif ou du souhaitable, l’analyse détaillée des choses montre parfois des contradictions ou des aspects parfois occultés.
La science est complexe, restons prudents et évitons le dogmatisme.
Comment a-t-il osé venir présenter son dernier livre devant un parterre d’intellectuels aguerris, spécialistes d’Albert Camus, réunis dans le Vaucluse pour les 38èmes Journées Internationales de Lourmarin ? Par quel hasard a-t-il quitté ses terroirs du Bourbonnais ou des Pyrénées pour aller visiter l’autre rive de la Méditerranée ?
Ce faisant, Patrick De Meerleer est entré par effraction dans les milieux littéraires universitaires, tout comme nos fondateurs écrivains paysans avaient déclaré vouloir entrer par effraction dans le milieu très fermé de la littérature. Et il s’en est tiré avec brio.
Alors que l’après-midi avait débuté par un savant exposé sur l’Etranger, très certainement fort intéressant pour ceux qui ont su s’adapter au ton monocorde ecclésiastique et deviner les mots estropiés par les ratés d’un micro mal réglé, le sourire et le timbre clair de Patrick ont éveillé l’assistance. Il s’est présenté comme fils de paysans et lui-même forestier, et les amphithéâtres livides sont devenus clairières ombragées. Le ton était donné. Avec humilité, n’hésitant pas à répondre « je ne sais pas » aux questions pour lesquelles ses recherches n’avaient pas abouti, peu à peu il a conduit le public sur les chemins qu’il connaissait bien, suscitant intérêt et étonnement.
Patrick à la tribune, à gauche sur la photo
Sa recette ? En voici les ingrédients :
Comme pour beaucoup d’entre nous, une admiration inconditionnelle pour l’œuvre camusienne depuis sa jeunesse.
La rencontre voici une dizaine d’années, de sa compagne Michèle, que nous connaissons bien, descendante de la famille Germain, dont Louis fut, en Algérie, l’instituteur du petit Albert avant de devenir l’ami du grand Camus.
Un travail d’investigation acharné qui l’a conduit, au fil des ans, à se procurer confidences, photos et correspondances inédites.
Il ne restait « plus qu’à » ordonner tous les éléments récoltés pour en faire un ouvrage original, la biographie de Louis Germain, instituteur et père spirituel d’Albert Camus, aux éditions Domens.
Mais ce livre ne se limite pas à une biographie historique. En nous permettant de mieux connaître la vie, et par conséquent, la personnalité de Louis Germain, Patrick donne un éclairage particulier sur celle de l’écrivain, soulignant ses ambiguïtés et sa complexité, n’hésitant pas à bousculer parfois quelques idées reçues.
Par exemple, pour la petite histoire, n’est-il pas amusant que l’auteur de l’Homme révolté, continue de nommer « Monsieur » son ancien instituteur dont la sévérité mémorable ne serait plus tolérée aujourd’hui, alors que ce dernier continue à s’adresser au lauréat du Prix Goncourt en l’appelant « mon cher petit » ? Une simple tendre complicité, me direz-vous, mais qui interpelle malgré tout.
On ne peut également que s’interroger sur ce lien indéfectible, véritable fil rouge qui relie Alger à Stockholm bien au-dessus des aléas de l’existence, permanence dans la confusion.
Au fil des anecdotes, des questions de la salle et des commentaires, cette intervention a éveillé la curiosité des amis de Camus qui ont salué avec enthousiasme l’arrivée de ce nouveau livre dans leur collection.
Bravo Patrick !
Certains me diront : Pourquoi consacrer un article sur un ouvrage purement littéraire, fort éloigné des romans de terroirs dont s’enorgueillit l’AEAP ?
Parce que cet ouvrage met aussi en lumière la démarche même de l’écriture paysanne, cette volonté d’échapper à un milieu difficile, quelquefois misérable, pour s’en élever par la réflexion, la philosophie ou par l’art. N’est-ce pas ce qui a guidé l’enfant de la rue que fut Camus, sous l’impulsion de son maître ? N’est-ce pas ce qui a poussé Patrick à réaliser cet ouvrage ? N’est-ce pas la raison même d’exister des écrivains et artistes paysans ?
A Lourmarin, en ce 21 octobre, une fois de plus, j’ai été fière de l’association que j’ai l’honneur de présider.
Lorsqu’une fille et petite-fille de viticulteur languedocien fait sa thèse, elle réalise des enquêtes de terrain, (se) pose des questions qui traversent l’identité paysanne et, au sein de l’AEAP, les écritures paysannes. Plus largement la notion de transmission. La thèse est en ligne, téléchargeable sur le site HAL des archives ouvertes. Inutile de lire les 625 pages, mais la conclusion vaut et rejoint des questionnements émis à l’AEAP : Ingrid Ligneres, Les valeurs de la culture paysanne dans le monde agricole contemporain : une enquête sociologique en Carcassonnais et en Roussillon. Sociologie. Université de Perpignan, 2015. Thèse sous la direction de Guillaume Lacquement et Eliane Le Dantec https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-01286013/document
Qu’en est-il “(…) aujourd’hui des agriculteurs : partagent-ils toujours des valeurs communes ? Quelles sont les valeurs présentes au sein des agriculteurs ? Ont-ils le sentiment de former un groupe spécifique ? (…) Nous sommes partis de l’hypothèse que les valeurs anciennes dites paysannes n’ont pas complètement disparu, qu’elles se retrouvent chez les agriculteurs aux côtés de valeurs nouvelles (…) mais aussi qu’il existe un référent culturel commun (…). Un référent culturel « agripaysan ». (…) La citation suivante d’Edgar Morin montre, d’une certaine manière, ce que nous avons voulu faire passer à travers le terme « agripaysan » : [Les compromis qui s’établissent entre la petite entreprise et les nouveaux courants économiques permettent les symbioses entre archaïsme et modernisme. La nouvelle rationalisation économique a récupéré à son profit des survivances, en même temps que les survivances se trouvent prolongées ou revivifiées par la nouvelle rationalité économique.] (Morin Edgar, Commune en France : la métamorphose de Plodémet, 1967, p. 69).
Quelques vidéos de moments forts sur le lien suivant: https://www.youtube.com/playlist?list=PLa4_erEgqlNzAiz457XdhBfVq5suhHZM5 Ne cherchez pas le débat de Douce France avec l’AEAP. Nous n’avons pas ENCORE la notoriété de Hubert Reeves ou de Marie-Monique Robin ! Mais il faut savoir que nous en avons eu de bons retours.
Et les remerciements de Marie-Louise Gourdon qui organise ce festival depuis 34 ans.
Chères amies, chers amis,Nous avons été très heureux de vous accueillir au 34e Festival du livre de Mouans-Sartoux.Le public est revenu très nombreux et véritablement heureux de retrouver ce rendez-vous annuel très apprécié et très attendu dans notre région.Grâce aux 300 bénévoles, aux nombreuses partenaires et à toutes nos volontés réunies, nous avons pu organiser cette édition malgré les nouvelles contraintes, et nous avons réussi !NOUS AVONS VÉCU UN MAGNIFIQUE FESTIVAL DE RETROUVAILLES,
DES MOMENTS EXCEPTIONNELS,
DES RENCONTRES INOUBLIABLES !
Je vous remercie au nom de l’équipe de votre participation à cette réussite !
ET VIVEMENT LE 35e FESTIVAL DU LIVRE !!!
Marie-Louise Marie-Louise GOURDON Commissaire du Festival du livre Maire-adjointe de Mouans-Sartoux Conseillère départementale des A.M. Chevalière de la Légion d’honneur Chevalière des Arts et lettres 0686711070 www.lefestivaldulivre.frFestival du Livre de Mouans-Sartoux Une organisation du Centre Culturel des Cèdres 77, allée des Cèdres 06370 Mouans-Sartoux www.lefestivaldulivre.fr Tél. : 04 92 28 45 60
Il vous reste 15 jours pour envoyer vos articles dans notre bulletin annuel qui paraîtra en janvier 2022. Le Lien des écrivains et artistes paysans a une tribune libre dans laquelle chacun d’entre vous peut s’exprimer, sur un sujet qui lui tient à cœur. Vous avez jusqu’au 31 octobre pour faire parvenir vos articles à : aeap@laposte.net