Michel Boudaud
Michel Boudaud communique
VOUS DIRE QUE C’EST BEAU, BOUDAUD
Dès ses premiers mots, nous nous savons partir en pays de pure poésie, poésie rurale, campagnarde, si vous voulez, mais poésie. Le regard et le chant de Michel Boudaud s’attardent volontiers sur les paysages, les bosquets, les sentiers, le temps qui change. La terre nourricière féconde en profondeur ses chansons. Ça et l’âme. Homme de culture, Boudaud sait mieux que quiconque les mots pour le dire, le décrire. Poète paysan, on a envie de voir en lui comme la survivance d’un Gaston Couté. Et c’est vrai, aussi sûrement qu’il y a en lui du Philippe Forcioli, du Philippe Geoffroy. Et Beaucarne et Bertin. Tant de références devraient vous dire la qualité du bonhomme.
Boudaud prolonge son sillon parfois plus loin que la terre qui l’a vu naître, « au-delà de la mer, au-delà des baleines » : le poète a toujours raison, qui voit plus loin que l’horizon. Parfois grondent les vagues mais il n’est pas sûr que ce soit l’océan, plus sûrement la colère des hommes qui défilent dans la rue, vue par le fenestron de la télévision. Car, dans le calme apparent de ses vers, coule la vie et ses tourments.
Il faut n’offrir aucune résistance à Boudaud, partir avec lui sur ses portées. Même les paroles deviennent musique, mélodies légères qui, comme le ferait la caresse du vent, bousculent la typographie soignée d’une écriture sereine et audacieuse à la fois.
Boudaud termine sa prestation par un inédit, un rien surprenant car farfelu, de Jacques Bertin. On se dit que la boucle est joliment bouclée.
Michel KEMPER (nos enchanteurs)
Prochain concert avec Alice à l’accordéon et Alain à la guitare
Dimanche 22 Avril à 20 heures
Le Bignon (Chez Fabienne et Claude Marcadé)
53400 BOURGON (Res. 02 43 01 81 06 06 71 70 09 38 )
A bientôt Michel
De la part de Michel Boudaud, paysan-chanteur-poète vendéen
Une réflexion (qui n’engage que lui) que Michel Baudaud nous fait partager et qu’il nous invite à commenter. Ne vous en privez pas!
D’Ormesson et Hallyday.
« J’endors mes sons ! » Il parait que ce sont les dernières paroles de Johnny Hallyday, en hommage à son malheureux prédécesseur ! Au- delà du jeu de mot un peu facile, il m’est, par contre un peu difficile de comprendre l’idolâtrie des foules pour ce chanteur qui n’avait, à mon avis, que d’exceptionnelles qualités vocales et scéniques, mais n’a jamais rien écrit ni ébauché , voire témoigné d’une philosophie de vie qui puisse être une éventuelle référence. Au contraire, il a amassé une fortune (en grande partie évadée fiscalement !) sur le dos du peuple, en échange du droit au rêve et à des tonnes d’esbroufe amenées par camions entiers. Est-ce de cela qu’on a le plus besoin aujourd’hui ?
Evidemment, il faut des chansons pour faire la fête, mais aussi, comme dans la littérature, le cinéma ou le théâtre, il y a des chansons qui racontent des histoires, des événements, qui éveillent et magnifient des sentiments, bref des chansons de paroles auxquelles on peut souvent ajouter le qualificatif de « poétiques » quand les mots choisis ou leur agencement entre eux provoquent d’eux-mêmes de l’émotion. Hélas, il faut remonter à l’époque des Brel, Brassens, Ferré, Ferrat, Barbara ou Leclerc pour entendre sur les ondes ce genre de chansons qui ont pourtant « élevé » plusieurs générations !Le cinéma, en France, même dans sa diversité, est d’un très bon niveau, avec des sujets pointus, ardus quelquefois, ardents souvent, pourquoi la chanson qui « correspond « à ce cinéma-là a-t-elle disparu des médias ?Pourquoi, quand il y a « besoin », dans une émission, d’une chanson belle ou sérieuse, ou explicite, il faut encore puiser dans ces répertoires précités ?
Est-ce que la source est tarie ? Est-ce qu’elle n’est plus audible parmi les décibels des orchestrations d’aujourd’hui derrière lesquelles on ne comprend qu’un mot sur quatre ? Pourtant, quand « ils »voient qu’on ne comprend pas, « ils » répètent dix fois la même chose ! Mais, quand on peut lire les paroles, on est souvent stupéfait du niveau de l’écriture, de la scansion…Par ailleurs, pour certains auteurs qui ont écrit des centaines de chansons, on peut se poser la question d’une production à la chaîne, tubulaire et adaptée au consommateur avec des refrains répétitifs, ( comme la pub, quoi !). Lors d’interview de ces artistes, « on » parle du nombre de C.D vendus, du « genre de musique, etc… mais souvent, rien sur le contenu, et pour cause ! ! Les médias ne sont-ils que des relais publicitaires à une production de masse et vide de sens ? (Delahousse recevant Vianney dans son journal, quel intérêt vraiment ?).Il faudrait une émission comme « Le masque et la plume »sur la chanson pour offrir aux auditeurs le répertoire contemporain le plus large possible et l’aider à un meilleur discernement. Utopique sans doute ? Les maisons de disques et les « ramasseurs » de droits d’auteur à la pelle veillent.
Pourtant, certains et certaines chantent encore des chansons qui ont du sens, qui veillent et émerveillent et que l’on peut même reprendre à son compte ! (Vous avez essayé de reprendre les chansons dites modernes ?) mais, les médias les ignorent, même quand ils meurent .( Quelle presse pour Allain Leprest, Luc Romman ou Jean Vasca par exemple ?)
« On » dit que si Brel et les autres arrivaient aujourd’hui, ils ne perceraient pas ! Cela pose question non ? Pourtant, Julos Beaucarne, Michelle Bernard, Philippe Forcioli, Bernard Joyet et tant d’autres ont fait des œuvres qui méritent d’atteindre les oreilles et les cœurs, sans faire grand tort aux chansons en tubes !
Non loin d’ici, la voix de Jacques Bertin (reconnu, à ses vingt ans comme successeur de Brel et Ferré ) : « Nous sommes peu nombreux à veiller-Nous repoussons de toutes nos forces le sommeil- Et la lampe nous fait les yeux brillants- Nous tenons la lampe allumée, nous ne vieillissons pas ! » …Et nous ne mourrons jamais ! Na !