De la part de Michel Boudaud, paysan-chanteur-poète vendéen

Une réflexion (qui n’engage que lui) que Michel Baudaud nous fait partager et qu’il nous invite à commenter. Ne vous en privez pas!

D’Ormesson  et  Hallyday.

« J’endors mes sons ! » Il parait que ce sont les dernières paroles de Johnny Hallyday, en hommage à son malheureux prédécesseur ! Au- delà du jeu de mot un peu facile, il m’est, par contre un peu difficile de comprendre l’idolâtrie des foules pour ce chanteur qui n’avait, à mon avis, que d’exceptionnelles qualités vocales et scéniques, mais n’a jamais rien écrit ni ébauché , voire témoigné d’une philosophie de vie qui puisse être une éventuelle référence. Au contraire, il a amassé une fortune (en grande partie évadée fiscalement !) sur le dos du peuple, en échange du droit au rêve et à des tonnes d’esbroufe amenées par camions entiers. Est-ce de cela qu’on a le plus besoin aujourd’hui ?

Evidemment, il faut des chansons pour faire la fête, mais aussi, comme dans  la littérature, le cinéma ou le théâtre, il y a des chansons qui racontent des histoires, des événements, qui éveillent et magnifient des sentiments, bref des chansons de paroles auxquelles on peut souvent ajouter le qualificatif de « poétiques » quand les mots choisis ou leur agencement entre eux provoquent d’eux-mêmes de l’émotion. Hélas, il faut remonter à l’époque des Brel, Brassens, Ferré, Ferrat, Barbara ou Leclerc pour entendre sur les ondes  ce genre de chansons qui ont  pourtant « élevé » plusieurs générations !Le cinéma, en France, même dans sa diversité, est d’un très bon niveau, avec des sujets pointus, ardus quelquefois, ardents souvent, pourquoi la chanson qui « correspond « à ce cinéma-là a-t-elle disparu des médias ?Pourquoi, quand il y a « besoin », dans une émission,  d’une chanson belle ou sérieuse, ou explicite, il faut encore puiser dans ces répertoires précités ?

Est-ce que la source est tarie ? Est-ce qu’elle n’est plus audible parmi  les décibels des orchestrations d’aujourd’hui  derrière lesquelles on ne comprend qu’un mot sur quatre ? Pourtant, quand  « ils »voient qu’on ne comprend pas, « ils » répètent dix fois la même chose ! Mais, quand on peut lire les paroles, on est souvent stupéfait du niveau de l’écriture, de la scansion…Par ailleurs, pour certains auteurs qui ont écrit des centaines de chansons, on peut se poser la question d’une production  à la chaîne, tubulaire et adaptée au consommateur avec des refrains répétitifs, ( comme la pub, quoi !). Lors d’interview de ces artistes, « on » parle du nombre de C.D vendus, du « genre de  musique,  etc… mais souvent, rien sur le contenu, et pour  cause ! ! Les médias ne sont-ils que des relais publicitaires à une production de masse et vide de sens ? (Delahousse recevant Vianney dans son journal, quel intérêt vraiment ?).Il faudrait une émission comme « Le masque et la plume »sur la chanson pour offrir  aux auditeurs le répertoire contemporain le plus large possible et l’aider à un  meilleur discernement. Utopique sans doute ? Les maisons de disques et  les « ramasseurs » de  droits d’auteur à la pelle veillent.

Pourtant, certains et certaines chantent encore des chansons qui ont du sens, qui veillent et émerveillent et que l’on peut même  reprendre à  son compte ! (Vous avez essayé de reprendre les chansons dites modernes ?) mais, les médias les ignorent, même quand ils meurent .( Quelle presse pour Allain Leprest, Luc Romman ou Jean Vasca par exemple ?)

« On » dit que si Brel et les autres arrivaient aujourd’hui, ils ne perceraient pas ! Cela pose question non ? Pourtant, Julos Beaucarne, Michelle Bernard, Philippe Forcioli, Bernard Joyet et tant d’autres ont fait des œuvres qui méritent d’atteindre les oreilles et les cœurs, sans faire grand tort aux chansons en tubes !

Non loin d’ici, la voix de Jacques Bertin (reconnu, à ses vingt ans comme successeur de Brel et Ferré ) : « Nous sommes peu nombreux à veiller-Nous repoussons de toutes nos forces le sommeil- Et la lampe nous fait les yeux brillants- Nous tenons la lampe allumée, nous ne vieillissons pas ! »                                    …Et nous ne mourrons jamais ! Na !

Une réflexion sur “De la part de Michel Boudaud, paysan-chanteur-poète vendéen

  1. Les chansons parlent, soulèvent, enthousiasment, bercent, captivent… ou laissent indifférent.
    Existe-t-il un style supérieur à un autre ? Au nom de quoi ? Seul l’effet qu’elles produisent peut révéler leur génie ou leur médiocrité. Et cet effet est différent selon l’époque, le moment, selon les individus, selon la sensibilité de chacun à telle ou telle voix, tel ou tel rythme, tel ou tel texte. Nous ne sommes pas dans le domaine de la rationalité mais dans le domaine de l’émotion individuelle et quelquefois collective. Et comment juger l’émotion ? Elle est ou elle n’est pas… Celle engendrée par Tino Rossi fait sourire les générations d’aujourd’hui et Johnny sera peut-être oublié dans 50 ans…
    Peu importe ! L’important est qu’elles existent dans leur diversité pour que chacun ait la possibilité d’y puiser sa part de rêve et de bonheur.
    Merci à tous les troubadours et trouvères. Merci Michel d’exister et de nous ravir. Merci à Johnny de nous avoir offert ses tripes, à défaut de fric, de poésie ou de philosophie.
    Jean dort mais son esprit veille… (sourire complice)

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